Alors que l’histoire générale des sciences sociales nous enseigne, comme c’est le cas pour la science dans son sens le plus large, que l’essentiel de son développement, de son dépassement et de son évolution passe par le travail de réflexion et de l’auto-remise en question, l’état de la sociologie en Tunisie aujourd’hui, nous révèle une partie de la réponse à la question de sa stagnation. Ce qui se passe aujourd’hui est une sorte de cumul sans accumulation et d’entassement des travaux de recherche sans remise en question, sans enrichissement et sans dimension comparative. L’absence d’une histoire intellectuelle des sciences sociales, aggravée par l’absence de leur histoire culturelle et critique a fait des « visions du monde des acteurs de l’histoire en marche » notre principal recours.
En effet, notre travail ne prétend nullement se présenter ni sous forme d’un texte d’histoire et encore moins d’historiographie, ni sous la forme d’un texte d’épistémologie. Il ne se classera pas, non plus, dans le cadre d’une sociologie de la connaissance. Notre espoir est de faire de l’histoire sociale de la sociologie une discipline à part entière dont la mémoire, telle qu’elle est racontée par les acteurs, fasse partie de ses préoccupations. Ceci explique la forme hybride que requiert le présent texte, aspirant être plutôt un appel, voire même, un plaidoyer pour une histoire sociale de la sociologie qui, par son déploiement disciplinaire, serait la base pour une histoire culturelle du monde des sciences sociales en Tunisie.
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