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“Colours of Tunisia possess me. Colour will possess me always, I know it. That is the meaning of this happy hour: colour and I are one. I am a painter.”
Paul Klee after his visit to Tunisia in 1914
With the emergence of crises in general, the issue of identity and minorities in the Arab countries has become more and more an object of contention. It has reached its climax in various Arab countries, in particular in those which have been swept away by the “revolution” winds.
With the advent of modernity, the identity of the Tunisian people has turned, as of the 1830s, into a polemical issue between, on the one hand, a group which believes in the “Oriental” spirit and origins of the country, opposing all that is Western, claiming that all that preceded the introduction of Islam is akin to ignorance and, on the other hand, another group claiming that Tunisia has a far more ancient history, that Islam and the Orient are but a segment of its identity and that Tunisian personality is the result of accumulations built over a very long historical depth.
The January 14, 2011 revolution has deepened the polemics around the issue, though the essential motto it raised was totally unrelated to identity: “bread, freedom, national dignity”.
In this book, Hedi Timoumi tries to examine the various facets of Tunisian personality through a different methodology, starting from the present time, excavating the depths of history, in search of the accumulations that led to the attainment of its present-day characteristics. He suggests new interpretations, likely to account for the eminence and uniqueness of Tunisian identity, that collective mentality which, as some thinkers believe, may help us explain why “revolution” has sparked off from Tunisia.
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L’auteure de cet essai croit avoir démontré amplement à partir d’une analyse concrète du contenu objectif du processus historique maghrébin depuis l’avènement des Almoahades jusqu’à l’époque moderne, que le mode de production quintenier (concept forgé par l’auteur) constitue une des raisons majeures de l’arriération du Maghreb pré-moderne. Le débat est ouvert -
Depuis la dernière décennie du XXe siècle, et tout le long des dix-sept ans du XXI, l’ordinateur a progressivement remplacé la papier, et l’interface homme-machine est devenue, désormais, un centre de recherche où linguistes et informaticiens échangent des points de vue et des concepts en vue de faire de l’informatique le moyen de communication le plus approprié à l’évolution et au besoin de l’homme moderne. Cet axe de recherche est devenu le crédo du Laboratoire de Langage et Traitement Automatique (LLTA) de l’Université de Sfax, et le présent ouvrage, intitulé « Entre linguistique et Informatique » est le produit de la participation massive de ses membres aux journées Infol@ngues, organisées annuellement par l’ISSAI de Béjà (en partenariat avec le LLTA). La linguistique, avec ses trois grandes disciplines : la syntaxe, la sémantique et la pragmatique, est devenue de nos jours une science à part entière, surtout après l’ouverture de cette dernière sur des disciplines connexes, comme l’informatique, les sciences cognitives, les neurosciences, etc. On parle souvent de sciences du langage. Il est évident qu’à la base de toute approche linguistique, l’étude scientifique du lexique, de son mode de combinaison / association et de désignation constitue la première entrée dans l’univers de la signification, qui, en s’ouvrant sur l’usage, a permis de donner à la pragmatique la dimension qu’elle mérite. Ces grandes disciplines couvrant les trois grandes articulations du langage constituent trois logiques différentes, mais complémentaires: la syntaxe est la logique de la forme, la sémantique est celle de la signification, la pragmatique est à son tour la logique de nos actions, comportements et réactions. L’activité logifiante qui est à la base de toutes les disciplines linguistiques a fait que la linguistique est devenue une science que les sciences informatiques requièrent beaucoup plus que les autres. -
Lors du colloque Écritures de femmes: enjeux et défis, nous avons eu le plaisir de discuter les écrits de femmes de plusieurs époques différentes – du Moyen Âge jusqu’à nos jours. Certaines écrivaines étaient elles-mêmes avec nous en chair et en os: elles ne participaient pas seulement aux débats en tant que lectrices de leurs prédécesseures; elles faisaient entendre leur propre voix ! C’était une belle expérience, et comme moi-même je représentais un projet de recherche qui étudie les rapports entre écrivaines du passé et leurs lectorats du passé, ma participation dans ce contact direct où les voix des femmes ne se lisaient pas seulement, mais aussi s’entendaient, était une expérience très intéressante et vivante.
La publication de ce beau volume me permet de revenir très brièvement sur les rapports entre écrivaines du passé et nous lectrices et lecteurs du XXIe siècle, et aussi sur les rapports entre lectrices des différentes époques: les plus vieilles ont-elles été ressenties comme des ancêtres? Et le sont-elles encore en ce moment? Quelle a été l’influence là-dedans des lecteurs hommes? Ceux-ci sont souvent intervenus dans le rôle de médiateurs – pas toujours dans un sens positif….
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Alors que l’histoire générale des sciences sociales nous enseigne, comme c'est le cas pour la science dans son sens le plus large, que l’essentiel de son développement, de son dépassement et de son évolution passe par le travail de réflexion et de l’auto-remise en question, l’état de la sociologie en Tunisie aujourd’hui, nous révèle une partie de la réponse à la question de sa stagnation. Ce qui se passe aujourd’hui est une sorte de cumul sans accumulation et d’entassement des travaux de recherche sans remise en question, sans enrichissement et sans dimension comparative. L’absence d’une histoire intellectuelle des sciences sociales, aggravée par l’absence de leur histoire culturelle et critique a fait des « visions du monde des acteurs de l’histoire en marche » notre principal recours. En effet, notre travail ne prétend nullement se présenter ni sous forme d’un texte d’histoire et encore moins d’historiographie, ni sous la forme d’un texte d’épistémologie. Il ne se classera pas, non plus, dans le cadre d’une sociologie de la connaissance. Notre espoir est de faire de l’histoire sociale de la sociologie une discipline à part entière dont la mémoire, telle qu’elle est racontée par les acteurs, fasse partie de ses préoccupations. Ceci explique la forme hybride que requiert le présent texte, aspirant être plutôt un appel, voire même, un plaidoyer pour une histoire sociale de la sociologie qui, par son déploiement disciplinaire, serait la base pour une histoire culturelle du monde des sciences sociales en Tunisie. -
« La couleur me possède, je n’ai plus besoin de la poursuivre. Elle me tient pour toujours, je le sais. Voilà le sens de cette heure rencontre, moi et la couleur ne faisons plus qu’un. Je suis peintre”.
Paul Klee, à l’issue de sa visite en Tunisie en 1914
Avec l’émergence des crises en général, la question de l’identité et des minorités dans les pays arabes est devenue de plus en plus sujet à controverses. Elle a atteint son apogée dans plusieurs pays arabes, en particulier dans ceux qui ont été emportés par les vents de la « révolution ».
Avec l’avènement de la modernité, l’identité du peuple tunisien s’est transformée, à partir des années 1930, en une question polémique entre, d’une part, un groupe qui croit en l‘esprit et aux origines « orientaux » du pays, rejetant tout ces qui est occidental, affirmant que tout ce qui a précédé l’introduction de l’islam est synonyme d’ignorance, et, d’autre part, un second groupe qui déclare que la Tunisie a une histoire beaucoup plus ancienne, que l’islam et l’Orient ne sont qu’une partie de son identité et que la personnalité tunisienne est la résultante d’accumulations construites au fil d’une longue profondeur historique.
La révolution du 14 janvier 2011 a approfondi la polémique autour de cette question, bien que le mot d’ordre essentiel « pain, liberté et dignité nationale » n’ait aucun lien avec la question de l’identité.
Dans ce livre, Hedi Timoumi essaie d’analyser les différentes facettes de la personnalité tunisienne, à travers une méthodologie différente, à partir du présent, fouillant dans les profondeurs de l’histoire, à la recherche d’accumulations qui ont résulté sur les caractéristiques actuelles. Il propose de nouvelles interprétations, à même d’expliquer l’éminence et le caractère unique de l’identité tunisienne, cette mentalité collective qui, comme le croient certains penseurs, pourrait expliquer la raison pour laquelle la « révolution » avait démarré en Tunisie.